I : Aujourd’hui, nous nous trouvons dans un système politique et économique qui favorise à la fois les monocultures et les grandes exploitations. En effet, le secteur agroalimentaire est dominé par la grande distribution qui demande des grandes quantités aux prix le plus bas possible. Pour minimiser les prix, il faut être extrêmement efficace. La monoculture est un système qui permet d'optimiser la chaîne de production-approvisionnement-vente d’un produit. En revanche, elle a des effets destructeurs sur les vivants : cela épuise les sols, détériore la biodiversité et comporte l’utilisation massive de produits néfastes pour notre santé.
Sans surprise, toutes les recherches menées sur l’équilibre des écosystèmes ruraux soulignent la nécessité de la polyculture-élevage, un modèle qui associe, sur la même exploitation, plusieurs cultures et élevages. Cette logique pourrait être appliquée aussi à l'échelle d’un territoire, en créant des boucles vertueuses entre plusieurs petits producteurs spécialisés. En revanche, elle ne fonctionne pas dans le cadre de la spécialisation géographique du système agricole d’aujourd’hui, où nous demandons à certaines régions de faire du maraîchage et d'autres de l'élevage.