Ces initiatives démontrent une indéniable évolution vers des modèles plus soutenables, cependant l’alimentation en milieu urbain continue à engendrer des problématiques sociales, économiques et environnementales profondes. La crise sanitaire actuelle les a davantage exacerbées.
En effet, à Paris seulement, 6,3% des habitant·te·s souffrent encore de précarité alimentaire. Les aliments consommés quotidiennement par le Parisien·ne·s parcourent en moyenne 650 km et représentent 18% de l'empreinte carbone de la capitale. En Île-de-France, 90% des produits alimentaires consommés sont importés, bien que 49% des territoires soient voués à l’agriculture. Ces chiffres permettent d’estimer à 3 jours l’autonomie alimentaire de la ville de Paris. Parallèlement, l'étalement urbain et l'artificialisation des sols se poursuivent au détriment de terres agricoles. En Île-de-France 100 000 hectares de terres fertiles ont disparu en l’espace de 50 ans.
D’un point de vue environnemental, l'alimentation est parmi les secteurs les plus polluants, produisant le 24 % de l’empreinte carbone des ménages en France. La filière alimentaire a un impact direct sur la qualité de l’air, des sols et du réseau hydrographique. En ce sens, aucune véritable transition énergétique ne sera possible sans une réelle transformation de nos systèmes alimentaires vers un modèle plus durable, solidaire et équitable.